L'assassinat d'Amilcar Cabral et l'indépendance

Entre août et la mi-octobre 1972 le PAIGC organise des élections dans les régions libres pour constituer l’assemblée populaire de Guinée, première étape vers la déclaration unilatérale d’indépendance. Malheureusement Amilcar Cabral ne verra pas cette étape. Le 20 janvier 1973, il est assassiné devant son domicile à Conakry par plusieurs membres du parti, victime de rivalités ethniques entre guinéens et capverdiens au sein du PAIGC, attisées en sous-main par les Portugais. Malgré la perte de son leader, le PAIGC poursuit son but. Le IIe congrès du parti se tient en zone libérée en juillet 1973. Le 24 septembre 1973, l’Assemblée populaire proclame l’indépendance, promulgue la constitution et crée les organes exécutifs correspondants. La Révolution des œillets du 24 avril 1974 à Lisbonne provoque le renversement du régime salazariste, créant les conditions pour le démantèlement de l’empire colonial portugais. La Guinée-Bissau devient indépendante le 24 septembre 1974, le Cap-Vert le 5 juillet 1975.

Amilcar Cabral est une des personnalités dominantes du continent africain, du panafricanisme et de la décolonisation. Aux yeux de très nombreux Guinéens, Cabral fait figure de héros national. Sa fine analyse des conditions sociales, économiques et politiques de la Guinée et des îles du Cap-Vert permit au PAIGC de lutter efficacement contre le colonialisme portugais. Loin d’appliquer mécaniquement le schéma marxiste, il su l’adapter aux « réalités africaines », lui évitant ainsi les écueils communs à de nombreux mouvements de libération nationale.

Homme d’état, fin politique et théoricien de la guérilla, Cabral laisse une œuvre conséquente, en témoignent ses textes et discours, à la résonance toujours d’actualité.