Faire la révolution tout en combattant

Dans les zones libérées, l’ordre révolutionnaire se substitue à l’ordre portugais en y instaurant ses lois avec la participation active de la population. A l’échelon local, des comités de villages sont élus démocratiquement. Composés de cinq membres dont deux femmes, le président fait office de commissaire politique, les trois autres se chargent des affaires administratives et sociales, de la production et du ravitaillement ; le comité peut être destitué par un vote des villageois. A l’échelon supérieur on trouve les comités de zone, qui regroupent plusieurs villages, des comités régionaux (nord, sud et est) et des comités nationaux des régions libérées[1]. Des magasins du peuple doivent pourvoir aux besoins des populations en produits de première nécessité. Des brigades mobiles d’intervention encadrent la population. Pour lutter contre l’analphabétisme rampant, des écoles sont créées et des enseignants formés ; des postes sanitaires améliorent l’accès aux soins des populations. Les femmes sont fortement impliquées dans la lutte et les actions sociales du mouvement. Enfin la pratique culturelle est encouragée.

 

[1] Chaliand, 2020, p. 186