Colonie japonaise depuis 1910, l’avenir de la Corée est discuté lors des conférences interalliées du Caire (22-26 novembre 1943), de Yalta (4-11 février 1945) et de Potsdam (17 juillet-2 août 1945). Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique s’accordent sur l’indépendance de la Corée une fois le Japon vaincu.
Selon l’engagement de Staline à Yalta, l’URSS déclare la guerre au Japon le 8 août et le lendemain l’Armée rouge pénètre en Mandchourie, n’y rencontrant qu’une faible résistance. Le 11, les Soviétiques franchissent la frontière coréenne. Le 15 août, le Japon capitule et la guerre se termine en Asie.
Le 16 août, Soviétiques et Américains conviennent d’une ligne de démarcation alignée sur le 38e parallèle et destinée à organiser le désarmement conjoint des troupes nipponnes. Deux officiers américains à l’aide d’une simple carte du National Geographic l’ont dessiné au moment où les troupes soviétiques investissaient le nord de la Corée. Ce choix du 38e parallèle ne correspond donc à aucune réalité historique. La crainte de voir les Soviétiques occuper toute la péninsule avant l’arrivée des troupes américaines, le besoin pour celles-ci de profiter de ports en eau profonde (Incheon et Busan), et la volonté de garder la main sur Séoul poussent Washington à proposer la ligne de démarcation la plus au nord possible.
Le 4 septembre 1945, soit trois semaines après l’Armée rouge, les premières troupes américaines débarquent en Corée. Les quelques unités soviétiques qui avaient franchi le 38e parallèle se replient sans encombre. La période d’occupation peut commencer.
La zone nord s’étend sur 124 000 km², pour une population de neuf millions d’habitants. La majeure partie de l’industrie lourde et moyenne y est implantée et la production énergétique bénéficie de l’important réseau hydraulique à disposition dont le fleuve Yalu à la frontière sino-coréenne.
Au sud du 38e parallèle, vingt-et-un millions d’habitants se répartissent sur 96 000 km². L’activité dominante est plutôt agricole, même si une petite industrie légère existe. Le réseau ferroviaire y est plus dense qu’au nord et les ports de Busan et Incheon facilitent les échanges avec le Japon.