La réponse américaine (16-22 octobre)

Le 16 octobre, le président John F. Kennedy est informé de la découverte par son conseiller à la Sécurité nationale McGeorge Bundy. Au dire des témoins, le président rejette d’emblée l’option de ne rien faire, les missiles doivent quitter Cuba.

Jusqu’au 22 octobre, la réponse américaine se décide lors de réunions et d’entretiens entre le président, les membres du National Security Council (NSC), ses conseillers, les responsables militaires et des experts de l’URSS. Faucons et colombes s’affrontent, certains passant d’une position à l’autre. L’option militaire, sous la forme d’un raid aérien sur les installations ou bien d’une invasion à grande échelle de Cuba - le 18 octobre, les U2 ont découvert des sites d’IRBM - a la faveur des militaires, deux plans sont conçus à cet effet. Ce même jour, le président, soutenu par son frère Robert (ministre de la Justice) et par Robert McNamara (secrétaire d’état à la Défense), opte pour le blocus naval de l’île.

Le lendemain, le 19, au cours d’une réunion avec les chefs d’état-major, Kennedy s’emploie à prévenir l’opposition des militaires à cette solution, avançant entre autre le danger pesant sur Berlin, les risques d’escalade et les réactions des alliés des Etats-Unis. L’US Navy se voit confier la conception d’un plan de blocus. En cas d’échec, les Etats-Unis se gardent le droit d’engager d’autres actions (le raid aérien reste une éventualité).

Le 21 octobre, les discussions se poursuivent sur le blocus et ses conséquences. Toute livraison de matériel militaire sur l'île sera prohibée. Pour des questions juridiques, le blocus étant considéré comme une action de guerre (le terme de "quarantaine" sera préféré), il est décidé de se placer dans le cadre de l’Organisation des Etats américains et du Traité de Rio de défense de l’hémisphère ouest. Des navires sud-américains participeront ainsi aux opérations aux côtés de l’US Navy.

Le 22 octobre, le président Kennedy rencontre les leaders du Congrès. A Moscou, l’ambassadeur américain avertit Khrouchtchev de la mise en place du blocus et du discours de Kennedy. La nouvelle se propage rapidement dans les chancelleries et parmi les dirigeants. A 19h (heure de la côte est) Kennedy annonce à la nation américaine la présence de missiles nucléaires à Cuba, la mise en place du blocus et demande à Khrouchtchev le retrait des missiles. Au même moment le niveau d’alerte des forces américaine passe à DEFCON 3. La crise est ouverte.