Le Programme commun à l’épreuve des faits (1973-1977)

Le Programme commun de gouvernement va être confronté à plusieurs échéances électorales entre 1972 et 1977. Les résultats sont certes inégaux mais encourageants, une dynamique s’est créée : échec relatif aux législatives de 1973, mais 177 sièges sont obtenus (certes moins qu’en 1967) ; déception avec les 49% de suffrages obtenus par François Mitterrand à la présidentielle de 1974 ; larges victoires au cantonales de 1976 et surtout aux municipales de 1977, le tiers des villes de plus de 30 000 habitants bascule à gauche.

A l’issue de ce scrutin, le Programme commun et l’union de la gauche sont une source d’espoir. A l’orée des élections législatives de 1978, une réelle possibilité d’alternance se profile. Pourtant l’actualisation du programme en 1977 - le texte a déjà cinq ans – débouche sur une rupture. Parmi les points d’achoppement figurent les questions des nationalisations et de la défense nationale, mais aussi la posture de Georges Marchais et de la direction du PCF par rapport au PS. N’oublions pas que le programme commun marque aussi le point de bascule entre communistes et socialistes, les premiers perdant leur place de premier parti de gauche au profit des seconds. Les législatives de 1978, pourtant promises à la gauche, sont un échec cuisant, chacun jouant sa propre partition, au bénéfice de la majorité présidentielle.

Trois ans plus tard, lors des élections présidentielles de 1981, les 110 propositions pour la France de François Mitterrand reprendront en grande partie le contenu de ce programme.