L'homme volant de France

Louis Blériot est né en 1872, dans le Nord de la France. En 1892, il entre à l’Ecole centrale des arts et manufactures ; il en ressort trois ans plus tard et fonde alors les Établissements Louis Blériot, dédiés à la production de phares pour les automobiles, pour lesquels il dépose plusieurs brevets.

Le succès de son entreprise lui fournit une aisance suffisante pour qu’il puisse, en parallèle, se concentrer sur l’aviation, qui le passionne depuis toujours. Dès 1900, il construit ses premiers avions, sans grand succès – il n’y gagne que le surnom « d’homme qui tombe toujours ». Il risque même à plusieurs reprises sa vie à bord de ces prototypes faits non pas de toile mais de papier, qu’il tient absolument à tester lui-même. Il bénéficie cependant du soutien indéfectible de son épouse, Alicia Blériot, qui sera sa plus grande complice tout au long de sa vie.

Au total, il construit dix types d’aéroplanes différents entre 1901 et 1909 – à chaque fois, il affine la forme et perfectionne la construction, apprenant de ses erreurs pour améliorer le prototype suivant. Il est d’ailleurs à l’origine de la « cloche », ancêtre du manche à balai qui centralise les commandes et permet de contrôler l’altitude et le cap de l’avion. Son premier succès a lieu en 1907, lorsqu’il survole 184 mètres à 18 mètres d’altitude. Plus tard, le 31 octobre 1908, alors que la veille, Henri Farman, autre pionnier, vient de réaliser le premier voyage aérien au-dessus de la campagne en allant de Mourmelon-le-Grand à Reims (27 kilomètres), Blériot accomplit un exploit similaire à bord du Blériot VIII-bis en réalisant l’itinéraire Toury-Artenay aller et retour (28 kilomètres). C’est le premier aller-retour de ville à ville effectué en avion.

En janvier 1909, il devient le premier homme à recevoir un brevet de pilote aviateur de la Fédération Aéronautique Internationale. Quelques mois plus tard, le 25 juillet 1909, Louis Blériot s’élance à bord du Blériot XI : il s’apprête à traverser la Manche par les airs pour la première fois de l’histoire. Son concurrent direct, Hubert Latham, est contraint à l’abandon par une panne, permettant à Blériot de l’emporter et de devenir alors le premier homme à atteindre la Grande-Bretagne sans toucher l’eau. L’Angleterre n’est plus une île !

En août de la même année, il remporte également le Prix du tour de piste et arrive deuxième à la Coupe internationale Gordon-Bennett, lors de la Grande semaine d’aviation de la Champagne à Reims. Il y établit aussi un record de vitesse, en parcourant 10 kilomètres en 7 minutes et 47 secondes.

Blériot laisse rapidement les commandes à d’autres pilotes pour se concentrer sur la production. Ses exploits ont néanmoins ouvert la voie à de nombreux autres aviateurs et aviatrices après lui. Parmi ceux-ci, on peut citer Roland Garros, qui réalise la première traversée en solitaire de la Méditerranée ; Saint-Exupéry, héros de la Seconde Guerre mondiale ; Adrienne Bolland, première aviatrice à traverser la Cordillère des Andes ; ou encore Beryl Markham, première pilote à traverser l’Atlantique d’est en ouest ; entre autres…

Portrait de L. Blériot (21FI572)

Affiche célébrant la traversée de la Manche (23FI584)

Traversée de la Manche par Blériot, tirée d’un catalogue Blériot Aéronautique (33J4)

Publicité pour des phares Louis Blériot (33J544)

 

Le n° 4 Ter : biplan à deux corps essayé à Bagatelle le 9 novembre 1906

L'Illustration, 31 juillet 1909 (398 PEG 91)

Le n° 3 : biplan rectangulaire, remorqué par le canot Antoinette sur la Seine où il capota

L'Illustration, 31 juillet 1909 (398 PEG 91)

Le n° 5 : monoplan à ailes incurvées essayé le 22 juin 1907

L'Illustration, 31 juillet 1909 (398 PEG 91)

Blériot au dessus de la Manche, près des cotes anglaises

L'Illustration, 31 juillet 1909 (398 PEG 91)