Un conflit moderne et meurtrier

Conflit conventionnel et menace nucléaire

La guerre de Corée est un conflit conventionnel majeur marqué par l’emploi d’armements entre-aperçus à la fin de la Seconde guerre mondiale comme le napalm et les chasseurs à réaction. Les premiers combats entre jets interviennent lorsque les Soviétiques engagent leurs chasseurs Mig 15 contre l'aviation américaine. L'emploi de l'hélicoptère se généralise, en autre pour l'évacuation des blessés.

Plus lourd de conséquences est l’éventuel usage de l’arme nucléaire. La contre-offensive chinoise à l’automne 1950 et le repli des forces onusiennes qui s’ensuit redistribuent en effet la donne stratégique. Si le président Truman ne nie pas que la réflexion existe, ni lui ni le Pentagone n’envisagent un tel recours malgré la gravité de la situation militaire. En revanche le général MacArthur ne fait pas preuve d’une même retenue, proposant de frapper le nord de la Chine par des bombardements nucléaires ciblés. Son départ en avril 1951 met fin à ces dangereuses hypothèses.

Crimes de guerre, bombardements des populations, utilisation d’armes bactériologiques

Les crimes de guerre à l’encontre des populations civiles et des prisonniers de guerre ne furent pas l’apanage d’un seul camp. Suspects, opposants, membres de partis de gauche furent les victimes de représailles du gouvernement de Syngman Rhee et de groupes d’extrême-droite. La prise de Seoul par les troupes nord-coréennes fut également le prétexte pour liquider de supposés ennemis. Dans son rapport final publié en 2010, la Commission vérité et réconciliation établie par le gouvernement sud-coréen conclut que 82 % des massacres connus avaient été perpétrés par les forces de Séoul et 18 % par les forces communistes.

Les bombardements massifs de l’aviation américaine tout au long du conflit ravagent les infrastructures et les villes situées au nord du 38e parallèle. Les dégâts sont innombrables et la population civile en souffre énormément.

A la suite de Pékin, la presse communiste se fait l’écho dès décembre 1951 de l’emploi par les Etats-Unis d’armes bactériologiques. Cette campagne prend de l’ampleur courant 1952 avec de nombreux reportages accompagnés d’études scientifiques entendant démontrer les agissements de l’armée américaine. Les Etats-Unis répliquent en contestant la véracité de ces accusations. Des décennies plus tard, le débat reste ouvert quant à la véracité des faits, Chinois et Coréens maintiennent leurs accusations.